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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 16:25

Multirécompensé en Italie (meilleur film) et au festival de Berlin (Ours d'or), César doit mourir est le dernier film en date de cinéastes italiens réputés, titulaires d'une Palme d'or, Paolo et Vittorio Taviani. Dernière récompense : il a obtenu le Prix Jean Renoir des Lycéens 2013 !

 

 

 

 

César doit mourir de Paolo et Vittorio Taviani (2012).

 

Le nouveau film des frères Taviani est a mi-chemin entre la réalité et la fiction. Il était donc assez désorientant, surtout au début. Il a semblé à la classe que la pièce de Shakespeare prenait le pas sur le reste : c’est Jules César avant tout, dans divers dialectes italiens. Certains spectateurs ont donc trouvé que le film ne tenait pas vraiment ses promesses de documentaire sur la prison et leurs habitants ; ils ont donc ressenti une part de frustration. Nous avons tout de même pu apprendre des choses sur les acteurs à travers leurs rôles (le casting, mais pas seulement).

Quelques élèves ont beaucoup apprécié la fusion du théâtre et de la réalité, l’ambiguïté pemranente entre les deux (en particulier des élèves pratiquant le théâtre !), mais il aurait été peut être plus intéressant aux yeux d’autres élèves que ce soit plus explicite, que la rupture théâtre/ quotidien de la prison soit plus nette.

La capture en noir et blanc peut être interprétée par les spectateurs de façon à montrer le contraste entre la prison et l’extérieur. Mais pour le réalisateur, c’était un moyen de faire ressortir le passé, et peut-être aussi un aspect irréaliste (alors que le noir et blanc est parfois attaché au néoréalisme) : car la prison est un « plateau de l’absurde ». C’est donc devenu « une nécessité stylistique qui nous plonge dans un univers intemporel ».

Certains ont trouvé qu’il y avait un manque de « l’ambiance de la prison » (bruit, règlements de compte, circulation de drogues…), que l’image que le réalisateur en donnait était trop poétisée ; mais au contraire, d’autres ont trouvé qu’il cassait l’image du « film de prison » et que c’était une bonne chose que la réalité de la prison ait été intériorisée. Les policiers sont montrés comme des spectateurs, ce qui montre la magie du théâtre car il entre dans la prison. Cela montre aussi que l’art peut nous emmener dans un autre monde.

A travers ce film, l’auteur veut peut-être monter que les prisonniers sont capables de faire quelque chose de leur vie, malgré leur passé.

Nous avons eu l’impression qu’ils s’imprégnaient bien de leurs personnages, sauf le fou, même s’il correspond bien à un personnage d’une pièce shakespearienne, car il y a souvent des personnages comme lui, qui donnent l’impression de ne rien avoir à faire dans la pièce alors que leur rôle est important (remarque de notre professeur de français : personnages de « clowns » ou encore bouffon : celui qui révèle la vérité. Ici, c’est un devin !).


Compte rendu rédigé par Justine Lesage (1ère L1) après une heure de discussion en classe.

 

 

Note : rendons à César ce qui est à César !

Le passage concernant le "plateau de l'absurde" et le choix du noir et blanc s'imposant comme "une nécessité stylistique qui nous plonge dans une univers intemporel" est constitué d'extraits d'une interview donnée par les frères Taviani à la revue Positif (n° 620, octobre 2012). 

 

 

 

 

 


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