Le film avait fait beaucoup parlé de lui à Cannes, comme il est de coutume pour chaque film du réalisateur des mythiques Reservoir Dogs, Pulp Fiction et Jackie Brown. Au palmarès, un des acteurs était reparti avec le prix d’interprétation masculine. Jessy, qui a eu du mal à quitter le club ciné après trois années de participation, nous livre ses impressions sur le dernier long métrage de Quentin Tarantino.
Inglourious Basterds de Quentin Tarantino (2009)
En 1941, Shoshanna Dreyfus, jeune juive, voit sa famille exécutée par le « chasseur de juifs », le colonel nazi Hans Landa. Seule survivante de ce massacre, la jeune fille s’enfuit à Paris et change d’identité pour devenir exploitante d’une salle de cinéma. Ailleurs en Europe, un groupe de soldats juifs, dirigé par le lieutenant Aldo Raine, se forme sous le nom de « Basterds ». Un nom qui, très rapidement, fait trembler les soldats nazis par les actions sanglantes et barbares que le groupe entreprend. À eux se joint l’actrice allemande, Bridget Von Hammersmark qui souhaite voir tomber les hauts dirigeants du Troisième Reich. Bien que chacun emprunte une route différente, leurs chemins se croisent dans la salle de cinéma de la jeune juive, toujours animée par un puissant désir de vengeance.
Ce long-métrage de Quentin Tarantino a été présenté, en 2009, au festival de Cannes. Certaines scènes ont été ajoutées depuis Cannes, même s’il est plutôt d’usage d’en soustraire après la première présentation du film. Inglourious Basterds réunit une grande diversité de nationalités : Mélanie Laurent (Shoshanna Dreyfus) est une actrice française, Brad Pitt (lieutenant Aldo Raine) est américain et Christoph Waltz est autrichien. Ce dernier a même remporté le Prix d'interprétation masculine de Cannes !
« Il faut de bons acteurs pour réaliser un bon film ! » affirme Tarantino et il y parvient avec succès. Le jeu des acteurs est tout simplement magnifique : ils rendent justice aux personnages hauts-en-couleurs qu’ils incarnent. C’est en partie grâce au jeu des acteurs que Tarantino a pu aborder avec brio l’une des époques les plus sombres de notre Histoire.
Il suffit de quelques minutes de film pour entrer dans l’univers à la fois sombre et décalé du réalisateur. Inglourious Basterds multiplie des scènes effroyables de tortures et de massacres avec une musique frivole. Ce décalage déstabilise le spectateur, choqué et amusé lors d’une même scène, si bien qu’il en oublie tout message moralisateur.
Les nazis, eux, sont montrés sous leur jour le plus sadique, vicieux et machiavélique. Le colonel nazi Hans Landa regroupe à lui seul ces trois critères. Il possède d’ailleurs les attraits dangereux d’un chasseur implacable mais suscite en même temps une sympathie (certes glaciale !) grâce un visage presque angélique et une douceur déconcertante. Inglourious Basterds n’est pas comme la plupart des films traitant le thème de la Seconde Guerre mondiale. Dans ce film, il y a une certaine forme de vengeance – un des thèmes récurrents du cinéma de Tarantino - on tue et on torture beaucoup plus de nazis que de Juifs.
Inglourious Basterds est un conte cruel qui, dès les premières minutes, nous montre à quoi nous devons nous attendre. Plein de suspens, d’humour noir et si trépidant qu’on ne détache le regard qu’au mot fin, soufflé d’admiration.
Jessy Ritz