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20 mai 2009 3 20 /05 /mai /2009 17:06

Mr Popu a choisi de son côté de rédiger un texte sur le second long métrage de Mia Hansen-Love.


Le père de mes enfants - Mia Hansen-Love (2009)


 

Ausculter la cellule familiale, révéler l’absence des pères, parcourir les tours et les détours souvent tortueux de la transmission : voilà un des thèmes que l’on retrouve de manière constante dans de nombreuses productions nationales voire internationales : c’est le cas des frères Dardennes dans La Promesse ou Le fils ; Arnaud Desplechin en fait le terreau (fertile) de Rois et Reine et de son dernier Conte de Noël. En Amérique du Nord, Gus Van Sant ou  Wes Anderson, se sont aussi emparés de ce thème avec l’esthétique et le ton qui leur sont propres. Présente cette année à Un certain regard, Mia Hansen-Love, jeune réalisatrice française, déjà à Cannes en 2007 pour présenter son premier long métrage, Tout est pardonné,  apporte sa pierre à l’édifice d’une longue tradition remontant au moins à Ingmar Bergman.

Le film de Mia Hansen-Love retrace l’histoire d’une famille parisienne avant et après la disparition du père, un producteur de cinéma indépendant français, accablé de dettes, père aimant mais souvent absent.  On peut souligner la structure duelle du scénario : la réalisatrice décline, d'une partie à l'autre, jeux d'échos et scènes itératives. Elle joue aussi la carte de l’émotion sans outrance et sans hystérie.  Le thème du deuil est abordé avec une grande justesse de ton et une mise en scène élégante, sans fioritures. Tout concourt à créer un sentiment d'apaisement malgré la gravité du propos. On retiendra d’inoubliables séquences comme celle de la soirée aux bougies, peut-être une réminiscence de La Chambre Verte de François Truffaut.

Le film privilégie aussi une approche plus politique (comment assurer la pérennité d’un système de production indépendant en France ?) et pose parallèlement la question de l’héritage d’un père, d’un homme de cinéma et d’un homme tout court … une manière pour Mia Hansen-Love de rendre hommage à ses « pères spirituels » à l’œuvre desquels certaines scènes du film font écho (Renoir, Truffaut, Bergman pour les cinéastes les plus évidents).

Cette nouvelle présentation à Cannes est la jolie confirmation d’un vrai talent de cinéaste … 



  E.Popu


Ci dessous, la réalisatrice Mia Hansen-Love (qui a travaillé quelque temps pour  Les Cahiers du cinéma)


 .




M.Popu, au cinéma de la Licorne.
Quel sérieux!
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